Plan général des vestiges mis au jour.
Une équipe de l’Inrap a fouillé, sur prescription de l’état (Drac PACA), une surface de 7300m² sur le site du chemin des Passons à Aubagne. 455 structures archéologiques s’étalant du Néolithique ancien au I âge du Fer sont apparues stratifiées au sein de trois niveaux sédimentaires.
Grand foyer allongé néolithique.
L’emprise se situe en limite de la plaine alluviale de l’Huveaune, sur le bas du versant de la colline des Passons, en rive gauche de la rivière de la Maïre. Le site a été recouvert à la fois par des dynamiques colluviales entretenues par l’érosion du versant et par des processus alluviaux nourris des apports conjugués de la rivière et de l’Huveaune. Les vestiges archéologiques les plus anciens sont ainsi apparus à une profondeur moyenne d’1,10 m sur le versant et à plus de 2,40 m dans la partie septentrionale en contact avec l’ancienne terrasse alluviale.
Des occupations datées du Néolithique
Les premières installations humaines s’inscrivent dans un sol brun pedogénéisé situé au toit de limons beiges carbonatés formés au Pléistocène. Plusieurs types de vestiges ont été mis en évidence. Les petites structures empierrées sont particulièrement bien représentées sur le site. Elles correspondent à des structures de petit gabarit qui mesurent en moyenne 0,40 m de large sur 0,55 m de long, apparues sous la forme d’une concentration de pierres et de petits blocs sans creusement apparent. Elles côtoient des structures de combustion de différentes formes.
Plan d’ensemble du bâtiment 1422 daté de l’âge du Bronze.
Outre les traditionnelles formes circulaires, on compte également la présence d’un foyer allongé de plus de 11 m de long sur 1,50 m de large. Des fosses et des fosses-silos sont par ailleurs représentées, le comblement de certaines a révélé la présence de sépulture. Les premiers éléments de datation issus de l’analyse du mobilier céramique tendent à identifier des occupations rattachées à différentes périodes du Néolithique, ancien, moyen et final.
Des occupations de l’âge du Bronze
Ces installations sont apparues au sein d’un colluviosol brun, entre 0,30 à 0,40 m’au-dessus du niveau néolithique. Plusieurs bâtiments ont été distingués. Ils sont matérialisés par des trous de poteau formant des plans de format elliptique ou quadrangulaire. Le plus grand mesure 17 m de long sur 5 m de large. De plus petites unités semblent leur être associées. L’une d’entre elles mesure 5 m de long sur un peu plus de 2 m de large.
Vue en coupe d’un trou de poteau.
Tous les trous de poteau possèdent des pierres et/ou des blocs de calage ajoutés dans les creusements pour maintenir les poteaux en place et renforcer leur assise. Les trous accueillant les poteaux mesurent en moyenne 0,40 à 0,50 m de diamètre et sont conservés sur 0,30 à 0,50 m de profondeur. Ils ont livré des fragments de vases en céramique non tournée datés de deux périodes : le Bronze ancien et le Bronze final.
Une occupation durant le I âge du Fer
Trente à quarante centimètre au-dessus, au sein d’un autre colluviosol, des installations datées du I âge du Fer ont été fouillées. Elles se matérialisent entre autres par un alignement de cinq foyers rectangulaires à pierres chauffantes implantés dans la partie septentrionale de l’emprise. Ces foyers sont orientés sous deux axes : est-ouest et nord-sud. Des fosses et des fosses-silos de cette période se répartissent de manière lâche au sein de l’emprise.
Foyers rectangulaires à pierres chauffantes de l’âge du Fer.
Aménagement :
CDC Habitat / Eiffage
Petite structure empierrée néolithique.
Contrôle scientifique :
Alda Flambeaux et Raphaele Guilbert-Berger (SRA Provence-Alpes-Côte d’Azur) Recherche archéologique :
Inrap
Foyers circulaires néolithiques.
Responsables scientifiques :
Marion Gasnier, Inrap
Silo en cours de fouille.