Le secteur du restaurant
Le secteur le plus éloigné de la source de l’Hôpital, au revers du restaurant Le Samoa, n’a révélé aucune occupation ancienne, du fait de la perturbation du sous-sol causée par l’aménagement des caves d’un hôtel à partir de la fin du XIXe siècle.La fouille du chemin bordant le restaurant à l’ouest a principalement mis au jour les fondations maçonnées d’un établissement de bains, construit à la fin du XVIIIe siècle et attenant à l’ancien hôpital civil fondé à la même époque. Le dégagement des maçonneries, posées directement sur le substrat de travertins, a révélé de petites fosses-dépotoirs antérieures aux aménagements des XVIIIe et XIXe siècles, dont les comblements ont livré une grande quantité de tessons de céramiques du Haut-Empire et qui attestent de l’existence d’habitations proches entre le I et le IIIe siècle ap. J.-C.
Autour de la rotonde de la source de l’Hôpital
La fouille du jardin réservé, contre le parvis est de la rotonde de la source de l’Hôpital, a révélé, à environ 2 m de profondeur, un niveau d’occupation du bas Moyen âge (XIIe-XIVe siècles) à vocation domestique, caractérisé par la présence de nombreuses fosses (trous de poteau, foyers, dépotoirs, silos...) autour et à l’intérieur d’un bâtiment maçonné dérasé de plan rectangulaire.Sous ce niveau médiéval, à près de 3 m de profondeur, a été mis au jour un caniveau à ciel ouvert, orienté sud-nord, de profil semi-circulaire mesurant 0,25 m de diamètre, creusé dans de grands blocs taillés de calcaire disposés en enfilade et liés à l’aide de mortier de tuileau. Sa mise en place remonterait au I siècle ap. J.-C. d’après le mobilier céramique découvert dans ses niveaux de fondation. Le caniveau était initialement bordé à l’est par un mur d’arcades ou un portique, et à l’ouest par une esplanade de plain-pied remontant légèrement vers l’ouest en direction du captage antique de la source. Il était vraisemblablement utilisé à la fois pour l’évacuation des eaux pluviales et pour celle de l’eau thermale ruisselant sur l’esplanade depuis la source.
à la même profondeur, sous le parvis sud de la rotonde, a été mise au jour la bordure méridionale d’un grand bassin, qui s’étend en grande partie sous le bâtiment. La margelle de ce bassin était initialement constituée d’un épais coffrage de mortier de tuileau, et son fond était formé d’un lit de mortier de tuileau posé directement sur le substrat rocheux nivelé. L’affaissement du substrat vers le sud-ouest a nécessité l’aménagement, dans ce secteur, d’un fond maçonné pour le bassin, formé d’un dallage de grandes tuiles posées sur un épais soubassement constitué de trois couches superposées (mortier de tuileau, béton de tuileau et radier de tuiles concassées).
Enfin, une galerie orientée nord-sud a été découverte sous le bassin. Elle mesure 0,60 m de largeur maximale, 0,60 m sous le départ de voûte, et 0,95 m de hauteur maximale. Les blocs formant ses parois sont jointoyés à l’aide d’un mortier de chaux, leurs faces intérieures sont revêtues d’un béton de chaux et l’intérieur de la voûte en berceau présente les empreintes d’un cintre à six pans de bois. La galerie est inclinée vers le sud et est partiellement comblée de concrétions hydrothermales, ce qui pourrait indiquer qu’elle a été utilisée pour l’évacuation du trop-plein du captage antique et/ou pour la vidange du bassin qui la recouvre.
L’ensemble des vestiges antiques mis au jour durant la fouille archéologique autour de la rotonde de la source de l’Hôpital témoignent de l’existence d’un complexe thermal qui exploitait la source sous le Haut-Empire.
Aménagement : Ville de Vichy
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Auvergne Rhône-Alpes) Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Benjamin Michaudel, Inrap