
Un site d’habitat médiéval a été découvert. Les premiers éléments indiquent une datation autour des IXe-XIe siècles, période pour laquelle les habitats connus sont encore rares dans la région. L’emprise concernée par la fouille n’a cependant pas permis d’atteindre le coeur du site. Au sein de la fenêtre d’observation, celui-ci se développe principalement dans la moitié ouest et se poursuit au-delà, dans les parcelles voisines. Au sud, il est bordé par un ruisseau, dont les aléas, visibles par la présence d’au moins deux paléochenaux, ont contraint le rehaussement de plusieurs niveaux de sols. Avant d’être canalisé, le cours d’eau a fossilisé le site après son abandon sous environ un mètre de limon d’inondation.

Les vestiges les plus significatifs mis au jour sont une douzaine de fonds de cabane situés en périphérie de l’habitat. Une série de trous de poteaux complète le plan et dessine l’amorce d’au moins deux bâtiments qui se poursuivent hors emprise. Par ailleurs, des indices témoignant d’une activité métallurgique sont observés sur l’ensemble du site. Des scories et des battitures ont été perçues en de nombreux points. Si les trois structures de combustion mises au jour sont peut-être liées à différentes activités artisanales, l’une semble pouvoir être interprétée comme un bas fourneau arasé, situé à proximité d’un épandage de scories de réduction aux abords du ruisseau.

Les cabanes excavées présentent le plus souvent un plan quadrangulaire, plus ou moins arrondi, avec deux poteaux axiaux. Les aménagements internes - piquets, petites fosses ou poteaux complémentaires dans les angles - indiquent toutefois une certaine diversité dans leur morphologie. Le mobilier y est assez peu abondant. En revanche, des prélèvements de sédiment, effectués systématiquement dans les fonds de cabane ainsi que sur une sélection de structures à travers le site, ont permis de collecter de nombreux macrorestes végétaux (charbons, fruits et graines). L’étude carpologique à venir va permettre d’obtenir de précieuses informations sur l’agriculture, l’alimentation et plus généralement sur l’économie végétale du premier Moyen Ége dans le Doubs, un secteur encore peu documenté.


Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Direction régionale des affaires culturelle Bourgogne-Franche-Comté)

Responsable scientifique : Gaëtan Gouerou, Inrap
