
La convention-cadre de collaboration scientifique entre les deux institutions a pour objectif de favoriser les échanges et la mutualisation des compétences dans le domaine de l’archéologie, notamment par le développement de projets de recherche communs. Deux projets de recherche illustrent cette coopération renforcée, à Pompéi et Iglesias (Sardaigne).
Porta Nocera (Pompéi) : un laboratoire pour l’étude des pratiques funéraires romaines
Le projet scientifique de la nécropole de Porta Nocera à Pompéi, dirigé par William Van Andringa et Henri Duday, vise à analyser l’évolution des pratiques funéraires et de l’organisation sociale urbaine à travers l’étude des enclos et des sépultures de cette nécropole romaine. Depuis 2023, l’Inrap est impliqué dans le programme de publication du quatrième volume consacré à un enclos (3E), dont l’étude des restes osseux des sépultures mises au jour et de l’aire de crémation associée, dirigée par Sandra Dal Col (Inrap), se poursuivra jusqu’en 2027.Iglesias : une enquête sur les mines d’argent médiévales de Sardaigne
’ L’île aux filons d’argent ’. Ainsi était déjà nommée la Sardaigne dans l’Antiquité en raison de la richesse des gisements de l’Iglesiente. Abondamment repris entre les XIIe et XIVe siècles, leur exploitation fit de l’île l’une des principales argentières de la Méditerranée médiévale. Sur cette marge byzantine, des Allemands sont signalés dès le XIIe siècle, puis les Ligures et surtout les Toscans s’y implantèrent avant de devoir composer au XIVe siècle avec la conquête aragonaise. Ses espaces miniers devinrent un carrefour technique et un laboratoire social au sein duquel les pratiques et les normes s’enrichissaient et se concurrençaient. Avec l’exploration de l’Iglesiente, de ses archives et de ses vestiges, coordonnée par Nicolas Minvielle (Inrap), c’est une histoire et une archéologie des techniques, des économies et des sociétés de l’ensemble de l’Europe latine qui est menée.