
D’abord, parce qu’elle dénie avec force le lien stéréotypé établi par ses contemporains entre les femmes, la nature et la spontanéité de l’écriture. Ensuite, parce qu’à l’inverse de ses homologues masculins sa représentation des femmes ne tient pas du pur fantasme et qu’elle fait du lesbianisme un socle de redéfinition poétique. Enfin parce que l’ensemble de son oeuvre se veut une réflexion métalittéraire en acte, qui repose sur un maillage textuel incroyablement complexe nourri de citations tronquées, de parodies, de fausses références, d’esthétiques multiples et resignifiées.
Camille Islert livre ici une analyse fine et précise, avec un objectif : mettre en lumière l’oeuvre de Renée Vivien afin de remédier à une injuste minoration et de montrer par son exemple les ambivalences critiques d’une époque face à la production littéraire des femmes.
Camille Islert est agrégée de lettres modernes, docteure en littérature française, professeure junior en études littéraires de genre à l’École normale supérieure de Lyon. Elle est l’autrice d’un premier roman, Un chat à trois pattes (Grasset, 2023).
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